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Dans la façade actuelle triomphe le gothique le plus pur des 13e et 14e siècles, tandis que l'unique flèche est postérieure (15e s.). Oeuvre gigantesque de virtuoses, cet édifice remplit diverses fonctions au cours des siècles et fut miraculeusement laissé pratiquement intact lors des divers et durs conflits dont souffrit l'Alsace.

Il fallut attendre la découverte d'un bien étrange document pour relancer toute l'affaire. Ce texte donnait des explications troublantes sur l'existence d'un passage permettant d'arriver jusque sur les berges de ce lac. L'entrée se trouvait dans une maison située à côté de la pharmacie au Cerf, qui fait l'angle avec la rue Mercière. Il fallait descendre dans la cave de cette maison chercher une lourde porte fermée par des serrures. Tout cela était si troublant qu'un groupe de bourgeois décida d'aller vérifier les dires du document.
La poignée de ces hommes courageux trouva bien la porte au fond de la cave. Avec beaucoup de peine, grâce à l'adresse d'un serrurier, il fut possible d'ouvrir le gros battant. Un vent violent sortit par l'ouverture et toutes les lanternes furent soufflées. Ils furent plongés dans l'obscurité. A tâtons, munis de longues perches, quelques-uns se mirent à fourrager dans ce goulet ouvert et obscur pour tenter de déceler un escalier, un puits. Mais très vite, les plus téméraires renoncèrent car du trou obscur montaient d'étranges bruits, des halètements, des cris étouffés. On remonta vite à l'air libre.
La porte fut murée et on plaça devant une palissade pour bien la cacher
L'histoire était bien connue de tous les Strasbourgeois. Deux compagnons, sans doute plus courageux que d'autres, décidèrent de reprendre l'exploration car ils étaient persuadés que ce couloir conduisait à une chambre où reposait, depuis la nuit des temps, un trésor fabuleux. Sans prévenir qui que ce soit, ils pénétrèrent dans la cave, arrachèrent palissade et mur, pour finalement enfoncer la porte. Par la brèche ouverte, ils se glissèrent dans le couloir. Leurs lampes tempête leur permirent de progresser rapidement.
Ils arrivèrent finalement au bord d'un vaste lac abrité sous une immense voûte. La légende avait donc dit la vérité. Une étrange barque glissait silencieusement sur l'eau, conduites par des êtres qui ressemblaient plus à des fantômes qu'à des humains ! Ils émanaient d'eux une lueur blafarde, à faire peur. Plusieurs canaux débouchaient dans le lac et l'un d'eux se dirigeait jusqu'au puits des Pêcheurs qui, à l'époque de cette aventure existait encore à la hauteur de l'actuelle place Gutenberg.
Soudain, la barque se dirigea vers les deux intrus. Les étranges marins se mirent à émettre un sifflement si strident que nos lascars crurent leur dernière heure venue. Ils remontèrent à toute vitesse le passage, refermèrent la brèche et longtemps ne parlèrent de leur aventure à personne.
Ce n'est que sur son lit de mort que l'un d'eux confia son secret à des parents grâce auxquels le mystère du lac souterrain sous la cathédrale nous est parvenu.
Alors tendez l'oreille si vous êtes dans la nef de la Cathédrale, vous y entendrait peut-être le sifflement du marin ou le clapotis de l'eau !